Emmanuel Senard, alias Manu de Nars dans sa vie d’artiste, est musicien, auteur et compositeur.
Rien ne prédestinait « Manu » Senard à la musique. Petit fils d’agriculteurs, le Challandais est d’abord attiré tout jeune par les travaux des champs, mais le collégien découvre un album de Police par son oncle et c’est le déclic. Il prend des cours de guitare pendant quatre ans. En parallèle, il travaille pendant treize années dans le génie civil. « Je pensais qu’avec le boulot, cette passion pour la musique allait s’estomper mais je me trompais », se souvient-t-il. La guitare prend de plus en plus de place dans sa vie et en 2016, il rejoint le groupe de rock celtique Epsylon. « J’y ai tout appris : faire des chansons mais aussi la rigueur, l’organisation ». Avec le groupe vendéen, Manu multipliera les tournées à travers la France mais aussi à l’étranger (Suisse, Belgique et même Chine et Kazakhstan). La même année, il forme également Sgt Pepper avec les frères Jean-Baptiste et Simon Craipeau, un « tribute band » qui rend aujourd’hui encore hommage aux Beatles.
Artisan de la musique
En 2020, suite à un concours lancé par Gauvain Sers en plein confinement, c’est la composition de Manu, Christophe et Yohann (Epsylon) qui est retenue parmi 400 propositions. Cette collaboration le conforte à se lancer dans une aventure solo, tandis qu’Epsylon se séparera d’un commun accord en 2022.
« Je me définis comme un artisan de la musique. J’ai un studio à côté de chez moi dans lequel je bricole et passe énormément de temps. » Manu de Nars travaille d’abord la musique, toujours autour d’un rythme ou d’un fragment de mélodie qu’il développe jusqu’à trouver la petite phrase qui va influencer l’atmosphère du morceau. « Je laisse murir et quand c’est concluant, je poursuis le travail de création et d’arrangements avec Antonin (Martineau, ndlr), bassiste. Le moment où on trouve la mélodie et le texte qui vont ensemble, c’est magique », détaille-t-il avec des étoiles plein les yeux.
Un album en projet
Le premier EP de Manu de Nars, « La Grandeur des modestes », défendait notamment la ruralité : « il y a plein de gens très doués dans leur domaine, travailleurs et humbles, mais dont on ne parle jamais. » Le titre du second, « L’amour triomphe de tout », sorti cette année, a été inspiré par plusieurs de ses proches qui ont changé de v(o)ie au virage de la quarantaine. Sur ce nouvel EP, il a collaboré avec Nicolas Boisnard (Archimède). « Nicolas me définit comme un mélancolique joyeux », s’amuse-t-il. « J’essaie de faire une musique joyeuse et entrainante, avec des refrains accrocheurs. »
En 2023, on retrouvait Manu de Nars et Antonin Martineau sur les arrangements de « Grandir » écrit et composé par Hervé Rocand, directeur de l’école L’Alliance. Le clip de ce titre, qui était pourtant voué à une diffusion locale, a dépassé les 100 000 vues sur les réseaux sociaux. « C’était un plaisir de transmettre ma passion aux enfants », qui se sont pris au jeu autant que lui.
Dans les mois à venir, Manu souhaite travailler sur un véritable album et monter une tournée solo car si l’écriture et la composition le passionnent, il ne peut pas non plus « (se) passer de la scène ».
En toute indiscrétion
L’artiste qui t’a donné envie de faire de la musique
Miossec, The Strokes
La musique que tu écoutes en ce moment
Blink 182, Feu ! Chatterton. J’écoute vraiment de tout mais par contre, je peux rester en boucle sur un morceau pendant deux semaines !
Un hobbie en dehors de la musique ?
Sur internet, je suis des youtubeurs agriculteurs. Je n’en ai pas fait mon métier mais je me passionne toujours pour l’évolution du monde agricole ! (sourire)
L’Envol – décembre 2023