La Ville de Challans a engagé une réflexion pour réduire ses consommations énergétiques afin de diminuer l’impact de la hausse du coût de l’énergie mais aussi conforter son engagement pour la préservation de la planète.
La sobriété énergétique est définie par le Haut-Conseil pour le climat comme « une démarche qui vise à réduire les consommations d’énergie par des changements de comportement, de mode de vie et d’organisation collective ». Elle consiste tout d’abord à nous interroger sur nos besoins, puis à adapter nos usages à ces besoins.
C’est ce qu’a entrepris la municipalité depuis le début d’année en lançant une réflexion, principalement sur son éclairage public et ses bâtiments.
Les mesures en matière d’éclairage public
Dans ce contexte de crise internationale, de pénurie de l’énergie et de l’explosion de son coût, la Ville de Challans a engagé une réflexion dès le printemps 2022 pour réviser son plan d’éclairage public, constitué de 4 354 points lumineux et 140 armoires de commandes, sous la compétence du Sydev en tant que délégataire de service public (depuis le 1er janvier 2019).
Rappel du dispositif en vigueur
Depuis plusieurs années, l’éclairage répondait à une stratégie initiée en 2016 lors de la semaine du développement durable. L’objectif était de lutter contre la pollution lumineuse :
- sur les voies principales, éclairage en permanent.
- sur les voies secondaires, extinction entre 23 h et 6 h du matin
De nombreuses incohérences subsistaient en raison de programmes de travaux génie civil qui n’ont pas été réalisés.
Le Sydev a initié un programme de relamping avec des lampes à LED plus sobres en consommation à raison de 1/6e du parc par an.
Objectifs
Dans un contexte de crise énergétique très mouvant et d’une inflation battant tous les records, il apparaît indispensable de réduire drastiquement les temps d’éclairage sur l’agglomération.
Une étude a été initiée en début d’année afin de mettre en place un programme de gestion de l’éclairage plus ambitieux afin de répondre à trois objectifs :
- diminuer significativement les consommations d’énergie,
- diminuer la pollution lumineuse nocturne,
- rendre cohérent les temps d’allumage sur l’ensemble du territoire en redéfinissant des temporisations par zones ou voies suivant leurs usages.
Nouveaux horaires d’éclairage
Une première approche cherchait à prioriser l’éclairage en fonction des enjeux : niveau de circulation, sécurité des traversées ou carrefours, activités nocturnes… Toutefois, cette perspective se heurtait à un certain nombre de contraintes techniques liées à la configuration des réseaux d’éclairage.
Soucieux de répondre aux attentes de sobriété énergétique, les élus ont décidé, dans un premier temps, une expérimentation relativement drastique qui portera sur un éclairage éteint :
- entre 20 h 30 et 7 h sur les voies structurantes et les voies résidentielles
- de 23 h à 6 h en centre-ville, sauf les vendredis et samedis et veilles de jours fériés où l’extinction se fera de 1 h à 6 h
Les premières modifications des temps d’allumage interviennent dès le lundi 17 octobre 2022 au soir.
Une approche plus fine nécessiterait à moyen ou long terme des investissements conséquents.
Les illuminations de Noël se caleront sur les horaires d’éclairage du centre-ville. En fonction des manifestations, les horaires définis pourront être revus. Un éclairage dédié aux bâtiments publics qui accueillent des usages sportifs, culturels, associatifs… est en cours de réflexion.
Estimation du gain financier
La mise en place de ces nouveaux horaires d’éclairage devrait permettre de générer une réduction de 2/3 de la consommation annuelle d’électricité dédiée à l’éclairage public, soit une maîtrise de la hausse de l’impact financier de près de 70 %.
Les mesures dans les bâtiments publics
Afin de réduire le coût de l’énergie dans les bâtiments, la collectivité dispose de trois leviers immédiats :
- l’abaissement des températures de confort
- l’absence de chauffage sur certains sites
- la restriction d’usage des sites les plus énergivores de novembre à février
En outre, les mesures envisagées doivent tenir compte des exigences du dispositif éco-énergie tertiaire (dit « décret tertiaire »). Celui-ci impose des objectifs d’économies d’énergie de -40% en 2030, -50% en 2040 et -60% en 2050 (par rapport à une année de référence sur la période 2010-2019).
Parmi les 41 sites, 23 devront atteindre des cibles énergétiques définies pour chaque saison de chauffe. Un planning d’usage et d’exploitation a été défini pour chaque site, à respecter durant la saison de chauffe.
Nouvelles mesures
Parmi les principales mesures, on peut citer :
- le maintien des dates d’allumage (pas avant le 31/10/2022) et d’extinction (deuxième quinzaine d’avril au plus tard, dès le 14 avril pour les écoles pour lesquelles une réactivité forte et du pragmatisme est souhaité pour adapter la saison de chauffe aux conditions climatiques) ;
- l’affectation des locaux en tenant compte des usages et de la performance énergétique du bâtiment ;
- aux serres municipales, l’arrêt du chauffage des tunnels plastiques, la réorganisation du stockage de certains éléments d’ornement, l’évolution de la production horticole ;
D’une manière générale, les températures de chauffe seront uniformisées à 19°C, y compris dans les écoles maternelles, sauf pour les salles de sports (14°C) et les salles de gymnastique Cailletière et Coubertin (16°C).
Les chalets du marché de Noël ne seront pas chauffés afin de répondre au défi énergétique actuel.
Autres mesures à venir
En complément de ces engagements forts pour réduire sa facture énergétique, la Ville de Challans réfléchit :
- au développement de son parc automobile avec des véhicules à énergie renouvelable en complément du parc électrique actuel ;
- à la production d’énergie, notamment avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur les futurs bâtiments communaux comme les halles et le complexe multisports de Bois Fossé.